Forbidden Denimeries - © Swiss Design Awards Journal
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06 April 2018

Forbidden Denimeries

Mikael Vilchez est sur le point de lancer sa marque Forbidden Denimeries. Le jeune designer de mode déjà deux fois lauréat du Swiss Design Award, continue ainsi son exploration des codes du genre à travers des figures féminines qui l’inspire. Accompagné de Pepa, Pina, Carrie, Leo ou encore sa grand-mère Irène, Vilchez taille sans concession dans le denim et ouvre de nouvelles voies au désir.

Dans cette perspective le denim joue un rôle essentiel dans son travail. «Le denim aide énormément à se détacher du genre, c’est une matière qui amène tout de suite une dimension unisexe et permet de transgresser les codes du féminin/​masculin, d’ignorer les frontières entre des registres populaires et d’autres plus classiques, de créer un lien entre différents univers» explique le jeune designer qui a déjà travaillé chez Balenciaga pour la collection femme à Paris.

Après avoir obtenu son Master à la HEAD et gagné le Prix Mercedes avec sa collection Forbidden Denimeries, Vilchez prépare sa nouvelle collection dans son atelier au bord du Rhône près de Genève, tout en continuant sa collaboration avec Amandine Mane avec leur label studio drama.

Forbidden Denimeries - © Swiss Design Awards Journal

Avec quels matériaux travaillez-vous? Quelles sont les couleurs récurrentes dans votre travail?
Le Denim est depuis quelques années devenu une obsession pour moi. Je pense que mon cas se situe entre le denim-geek et le jeans-fetishist. Le Denim est extrêmement riche, il offre un infinité de possibilités. Son vocabulaire peut paraître limité mais en réalité, il m’incite à le reformuler d’une manière décomplexée et me permet de puiser mon inspiration dans n’importe quel registre.

Le bleu, cela va de soi, revient sans cesse dans mon travail. Il y a le rouge aussi: c’est une couleur qui me rappelle ma grand-mère, qui portait du rouge lors des occasions où elle devait se sentir puissante, sûre d’elle-même, prête à affronter un défi.

Le rouge associé au bleu fait également référence à un de mes réalisateurs préférés, Almodovar, qui sans cesse peint ses films de rouge et de bleu.

Forbidden Denimeries - © Swiss Design Awards Journal

Pourriez-vous décrire une approche ou une méthodologie que vous suivez dans votre travail ?
S’inspirer de la femme pour créer de l’homme est devenu une méthode récurrente sans que je m’en aperçoive tout de suite. Je ne peux empêcher cette fascination que j’ai pour certaines femmes. Le courage d’une femme, la manière dont elle met en oeuvre des systèmes de séduction, dont elle peut vivre un drame et l’exprimer, assumer son hystérie… Mes collections me permettent de m’approprier en tant qu’homme toutes ces choses auxquelles je n’ai, par convention, pas accès.
Mon travail représente un monde dans lequel les gens exprimeraient leur identité et seraient sexys sans se soucier de la dimension du genre masculin ou féminin que véhiculerait un vêtement. Tout ne serait qu’une question de goût, d’affinité, de confort mental, en un mot: de liberté d’identité!

Le denim aide énormément à se détacher du genre, c’est une matière qui amène tout de suite une dimension unisexe et permet de transgresser les codes du féminin/​masculin, d’ignorer les frontières entre des registres populaires et d’autres plus classiques, de créer un lien entre différents univers. C’est pour toutes ces raisons que j’ai décidé de nommer ma marque Forbidden Denimeries”.

Forbidden Denimeries - © Swiss Design Awards Journal

Pouvez-vous décrire succinctement votre environnement de travail ? Comment cet environnement influence-t-il directement votre travail et vos produits?
Très tôt j’ai préféré travailler seul, de manière isolée en choisissant soigneusement les personnes avec qui je veux travailler. C’est uniquement une question de concentration. Si je n’ai pas de distraction autour de moi, je peux facilement enchaîner jusqu’à 6 heures de travail sans faire de pause. Cela me permet de condenser le temps de travail et de dégager ainsi du temps libre pour collaborer et travailler sur des mandats de direction artistique avec ma partenaire Amandine Mane, avec qui nous avons lancé studio drama il y a quelques mois.

Forbidden Denimeries - © Swiss Design Awards Journal

Depuis trois ans, ma commune d’origine, Aire-la-Ville (GE), m’offre un très bel atelier avec vue sur un immense champ. C’est pour moi le meilleur cadre de travail lorsque je dois développer une collection. Cependant, lorsque la collection est prête, je quitte l’atelier et part en voyage pour trouver de nouvelles inspirations et développer des collaborations en dehors de mon cadre habituel.

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