Yusuké Y. Offhause
La céramique est un des médiums principaux de Yusuké Y. Offhause. Il utilise aussi d’autres matériaux en fonction de ses recherches, comme la photographie, le plexiglas, le métal, la cire, le pain, etc… De fait la frontière entre l’art et le design reste floue pour lui. Il prépare actuellement une installation composée de plusieurs sculptures en céramique et d’une installation en métal pour l’exposition KODOMO NO KUNI : Mémoire et enfance au Japon à La Maréchalerie, le centre d’art contemporain de Versailles. D’autre part Offhause prépare une série de diffuseurs pour une exposition sur le parfum au Mudac à Lausanne en 2019. En 2017 ses céramiques ont été montrées à la NOV Gallery, Carouge et dans l’exposition https://midec.org/8-ottobre-12-novembre-al-midec-il-volto-che-cambia/ text Il volte che cambia, International Museum of Ceramic Design, Laveno-Mombello, Italie.
La notion d’imperfection reste l’axe autour duquel Yusuké Y. Offhause organise sa réflexion. Le mot “imperfection” est communément associé à des termes tels que: inachèvement, défaut, tare, faute, vice. Tous ces mots connotent quelque chose de négatif. Mais pour lui, l’imperfection est plutôt une source de création, un espace de jeu, et peut être investie positivement. Yusuké Y. Offhause s’intéresse à la qualité qui surgit d’une inattention, ou provoquée par un accident. Il voit là une possibilité de réinterpréter un objet et de le réactiver vers un usage qui n’aurais jamais pu être prévu initialement.
Peux-tu décrire une approche ou une méthodologie qui te distingue, ou que tu suis dans votre travail?
Mes recherches s’apparentent le plus souvent à une reformulation d’objets triviaux du quotidien, auxquels je donne, par une suite d’opérations de transformation, une apparence déconcertante. Il s’agit de partir de formes préexistantes, tels que des emballages plastiques de snacks, de salades trouvées dans la grande distribution, ou encore des pierres et des cailloux ramassés dans la nature.
Est-ce que des innovations technologiques récentes ont influencé ton travail? Si oui, peux-tu dire comment?
Le développement de l’intelligence artificielle me fait réfléchir sur ma façon de travailler. Un jour, l’intelligence artificielle pourrait être capable de créer des objets de design et des oeuvres d’art sans l’aide des humains. Pour moi la question est de créer quelque chose d’humain ou de naturel. C’est peut-être pour ça que le thème de l’imperfection me préoccupe. Par exemple, ma série d’assiette SPASPA, qui sera présentée pour les Swiss Design Awards, a été réalisé dans des moules capricieux qui n’ont jamais donné le même tirage. Une imperfection, une perte de contrôle, le hasard sont donc les bienvenus dans mon travail.
**Peux-tu décrire succintement ton environnement de travail? Comment cet environnement influence-t-il directement ton travail et tes produits?
Mon atelier est situé au centre-ville de Genève. Ce lieu permettant d’accueillir facilement des visiteurs, des échanges fréquents avec eux enrichissent mes créations. J’organise parfois un déjeuner en servant la nourriture dans mes productions. Je souhaite que les oeuvres se croisent avec d’autres espaces. Par exemple, l’art de la table serait un moyen idéal pour créer un partage entre des personnes diverses comme des cuisiniers, des créateurs, des visiteurs, etc…
Qu’est-ce qui t’inspire? Peux-tu décrire ce qui t’a inspiré récemment?
L’aire de jeux est un de mes récents sujets de recherche. Un équipement de jeu est un objet très riche contenant plusieurs disciplines comme le design, l’architecture, la psychologie de l’enfance, etc… De plus, ceci peut fonctionner pour construire une habitation temporaire ou un refuge en cas de catastrophe naturelle. Je prépare actuellement une installation avec des maquettes des équipements de jeux de mon enfance, reproduites uniquement à l’aide de ma mémoire. Ceci pour évoquer un processus d’une mémoire visuelle émergée, partielle, à chaque fois que nous pensons à une forme ou à une image. Cette installation sera présentée dans l’exposition KODOMO NO KUNI : Mémoire et enfance au Japon présentée à La Maréchalerie, le Centre d’Art Contemporain de Versailles, puis au FRAC Grand Large en 2019.
Quels designers sont importants pour toi aujourd’hui? Pourquoi?
J’aime les designs d’objets qui créent une belle tension ou un joli contraste lorsqu’ils sont placés aux côtés des objets du quotidien. Je pense que les bons designs déploient le mieux leurs qualités quand ils sont immergés dans la vie quotidienne, sans être des oeuvres à contempler. Pour cette raison, Andrea Branzi est important pour moi.
Avec quelle entreprise aimeriez-vous travailler?
Si l’occasion se présente, je souhaiterais travailler avec Naef Spiele AG.
